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Il arrive un moment, dans toute trajectoire, où l’on cesse de chercher d’où l’on vient pour commencer à se demander où l’on tient.
Ce troisième quartier ne parle pas d’origines. Il parle de racines plantées, non héritées. De fidélités construites, non transmises.

Après les veines d’eau et les lignées silencieuses, voici venu le temps de la lumière.
Une lumière rude, franche, méridienne. Celle qui réchauffe la pierre et fait plisser les yeux, qui n’offre pas le confort des souvenirs mais impose la clarté des choix.

Ici, le blason s’ouvre au Sud. À la Provence. Non comme à une carte postale, mais comme à une colonne vertébrale affective : Cagnes-sur-Mer, Saint-Laurent-du-Var, Le Thoronet. Ces noms ne sont pas liés au sang. Ils sont liés aux attaches. À ce qui s’est tissé, non reçu.

Ce quartier est celui de l’adoption pleine, de la fidélité à une terre d’accueil, de ce moment où le lieu devient un socle, où l’ancrage ne se subit plus mais s’éprouve, où l’on comprend que l’on est désormais d’ici, non par naissance, mais par engagement.

(D’or, au I de gueules à quatre pals, au II à l’aigle de gueules, éployée, couronnée du même, perchée sur trois roches de sable)

Il y a dans ce troisième quartier la lumière du Sud, celle qui fait plisser les yeux et réchauffe les pierres.
Ce n’est plus l’eau qui murmure, ni la terre qui protège, c’est le soleil qui frappe, la mer qui appelle, le roc qui élève.

Le champ est d’or, mais un or plus éclatant, plus frontal, un or d’exaltation, non de souvenir.
À gauche, quatre pals de gueules montent comme des flammes.
Ils rappellent l’étendard du royaume d’Aragon, dont les couleurs traversèrent la Méditerranée, mais aussi le blason de la Provence, qui en est l’héritière en teintes et en esprit.

Et, plus discrètement encore, ils résonnent avec les terres du Nord, car du XVIe au début du XVIIIe siècle, la Flandre faisait partie des Pays-Bas espagnols, sous la même couronne que l’Aragon.
Un fil rouge, inattendu, relie ainsi les chevrons du Nord au soleil du Sud, la mémoire flamande à l’adoption provençale.
Ce sont les couleurs du pays réchauffé, d’un héritage qui traverse les siècles sans s’affadir, d’une promesse méditerranéenne.

À droite, un aigle de gueules, rouge, couronnée d’or, ailes déployées, posée sur trois roches de sable.

Il n’est pas celui des empires. Il est celui du Comté de Nice, cette Provence orientale, naguère savoyarde, à la frontière du monde latin, où la France frôle encore l’influence Sarde, et où les montagnes se jettent dans la mer comme des témoins d’un passé partagé. L’aigle veille. Il n’est pas un symbole de domination, mais de fidélité, une fidélité choisie, incarnée, géographique.

Cagnes-sur-Mer, Saint-Laurent-du-Var, Le Thoronet, ces lieux n’ont rien d’épique. Mais ils sont devenus les points d’ancrage d’un autre enracinement. C’est là que la famille s’est installée, que les enfants sont nés, que la terre fut aimée pour elle-même.
Ce quartier ne célèbre pas un sang :

Les trois roches sur lesquelles repose l’aigle ne sont pas des obstacles, mais des assises.
Elles disent que l’élévation n’est possible que sur du réel. Elles sont Cagnes, le Thoronet, et le Sud lui-même. Trois pierres, trois choix, trois silences sur lesquels repose une maison.

il consacre une fidélité. Il ne regarde pas le passé : il bénit l’attachement.

Ce troisième quartier, flamboyant mais enraciné, est le chant discret d’une terre d’accueil devenue matrice, un hymne à l’adoption géographique comme prolongement de l’héritage, à la noblesse du choix, et à l’attachement qui vaut serment.


Trois quartiers déjà, trois pôles d’un même équilibre.
Le dernier, enfin, s’ouvrira comme une chambre intérieure, un espace plus silencieux, tourné vers le travail, le courage discret, et les astres veilleurs.
Rendez-vous dans le quatrième et dernier quartier : Le courage discret et les astres veilleurs.