Voici venir le dernier quartier. Non celui qui conclut, mais celui qui recueille.
Il ne dresse ni figure héraldique conquérante, ni mémoire lignagère, ni attachement territorial. Il dit autre chose, ou peut-être ce qui soutient tout le reste : le mouvement intérieur, le souffle silencieux, le travail patient du sens.
Il est tourné vers l’intime, le recommencement, la lumière faible mais fidèle.
Là où les autres quartiers évoquent ce qui a été transmis, vécu ou choisi, celui-ci parle de ce que l’on bâtit quand tout semble fragile, de ce que l’on reprend, non pas à zéro, mais autrement.
Il y a dans ce quartier la discrétion d’un combat sans ostentation, la lenteur d’un moulin qui tourne même sans vent, et la présence rassurante d’un croissant et d’une étoile, non comme décor céleste, mais comme compagnons de route.
Ce n’est pas un quartier de récit, mais de rythme. Pas une proclamation, mais une veillée.

(D’azur, au moulin d’argent posé en dextre, accompagné à senestre d’un croissant surmonté d’une étoile, le tout du même)
Le dernier quartier, enfin, dit tout ce que les autres taisent.
Sur un fond d’azur, non plus seulement géographique mais intérieur, un moulin d’argent tourne dans un vent invisible.
Ce n’est pas le moulin du passé, c’est celui du présent en travail.
Il est le commerce, l’artisanat, mais aussi la culture, au sens noble : culture du vent, des idées, du temps long.
Un jour, ce moulin fut une enseigne : Mistral & Tramontane.
Aujourd’hui encore, ses ailes battent comme une horloge intérieure, non pour produire, mais pour marquer le rythme du sens, de la patience, du courage discret.
À sa gauche, un croissant et une étoile, posés là comme des marqueurs de passage.
Ensemble, ils dessinent un chemin, de l’ombre vers la clarté, du chaos vers l’élévation.
Ils sont nés de désordres douloureux, de recommencements laborieux, mais aujourd’hui ils brillent comme des repères fixes, les phares d’une vie reconstruite.
Ce quartier, c’est celui du silence qui agit, de la lumière qui ne crie pas, de l’élévation sans éclat.
Il ne célèbre pas l’origine, ni l’héritage, ni l’appartenance.
Il dit simplement que, même dans la nuit, on peut avancer,
et qu’un jour, on pourrait devenir l’étoile qu’on suivait.
Et si, d’aventure, un jour, une descendance (ou la descendance) le reprend ou le transforme, ce sera tant mieux.
Car les écus, comme les vies, ne se transmettent vraiment que lorsqu’ils ont d’abord été habités.