Des QR codes aux caisses, des portefeuilles numériques dans les poches : le paiement en cryptomonnaie entre doucement mais sûrement dans le quotidien de certains commerces français. Entre effet de mode et vraie révolution, la dynamique Web3 s’invite aujourd’hui jusque dans les centres-villes… avec, à Cannes, un cas d’école particulièrement inspirant.
La ville de Cannes ne veut pas seulement briller sur les tapis rouges : elle ambitionne de devenir la première grande ville de France, la future capitale française du paiement crypto où 90 % des commerçants accepteront la cryptomonnaie d’ici l’été 2025. Une initiative inédite, portée par une volonté municipale forte de modernisation, en lien avec l’accueil de l’Ethereum Community Conference (EthCC) cet été.
Bien sûr vous me direz mais comment cela fonctionne ; en fait des prestataires comme Lunu Pay accompagnent les commerces dans l’intégration de terminaux compatibles Web3. Pour les commerçants, pas besoin de spéculer : la conversion en euros est instantanée. Le paiement crypto devient ainsi un simple moyen de règlement, au même titre que la carte ou l’espèce.
Ensuite, il est évident que pas d’implication sans formation, c’est pourquoi des ateliers municipaux ont été organisés à Cannes en février et avril 2025. Ils abordent aussi bien les aspects techniques, que fiscaux et juridiques, pour garantir un cadre de confiance.
Pour finir, pas de retombées sans visibilité, aussi Carte interactive, lieux emblématiques, tourisme ciblé… La ville va jusqu’à éditer une carte “crypto-friendly” recensant les commerces participants, et à équiper des lieux stratégiques comme le Palais des Festivals ou le Casino Royal Palm, pour séduire une clientèle internationale fortunée. Il ne s’agit pas de “vulgariser la crypto”, mais de répondre aux nouveaux usages des visiteurs du monde entier.
Alors, j’ai fait un rêve : Et si Le Thoronet devenait “crypto-friendly” ?
Si Cannes semble loin, l’initiative n’est pourtant pas inaccessible pour un territoire rural. La dynamique peut démarrer à petite échelle, autour d’un réseau de commerces pionniers, prêts à tester l’intégration de ces nouvelles formes de paiement.
Dans notre département du Var, un fast-food toulonnais accepte déjà les cryptomonnaies depuis 2022, selon une enquête de France Bleu.
Chez nous, au Thoronet, notre caviste indépendant Ô Bulles Carrées, le paiement crypto est accepté en magasin depuis décembre 2023, et disponible en ligne depuis l’été 2024 grâce à la solution française Lyzi, simple d’usage pour le client comme pour le commerçant.
Alors, pourquoi ne pas imaginer, dès 2026, un mini-réseau de 5 à 10 commerçants pilotes dans notre zone, qu’elle soit à l’échelle du Thoronet ou plus judicieusement de celle de « Coeur du Var » notre intercommunalité, avec un même prestataire technique, une communication mutualisée et une charte locale d’acceptation ? Cela permettrait de tester sereinement la formule, d’évaluer les retours clients, et d’informer sur les obligations réglementaires (TVA, facturation, comptabilité).
Mutualiser les ressources, Renforcer l’attractivité commerciale du territoire et faire du Thoronet et/ou Cœur du Var un laboratoire rural d’innovation commerciale, c’est nous mettre en phase notre terroir avec les nouvelles technologies.
Pour conclure, je dirai que le paiement en cryptomonnaie n’est pas une lubie de geeks ni un gadget pour start-ups. C’est une évolution des usages portée par une génération connectée, mobile, et parfois… fortunée.
Les territoires, mais surtout les commerçants et acteurs économiques qui s’y préparent dès aujourd’hui seront ceux qui capteront demain des flux de clientèle nouvelle, en toute simplicité, sans bouleverser leur identité.
À nous de jouer.