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Le 22 mai 2010, un développeur du nom de Laszlo Hanyecz commandait deux pizzas pour 10 000 bitcoins. À l’époque, c’était un pari un peu fou, un coup d’essai pour démontrer que cette monnaie numérique expérimentale pouvait servir à quelque chose de concret. Résultat ? Une transaction historique, devenue légendaire, et qui vaudrait aujourd’hui plusieurs centaines de millions d’euros.

Mais derrière cette anecdote croustillante se cache une idée bien plus profonde : celle d’une économie qui s’affranchit des banques, des frontières, des barrières techniques, et qui place les outils financiers directement entre les mains des citoyens. Loin d’un simple gadget de geek, le Bitcoin posait les premières pierres d’un autre rapport à la valeur, à la confiance et à la circulation des richesses.

Personnellement, j’ai entendu parler du Bitcoin pour la première fois en 2013, dans les réunions de l’Open Coffee Club de Lille. Un lieu de bouillonnement créatif, de projets numériques, d’échanges passionnés entre développeurs, startupers, curieux d’innovation. À l’époque, pour être honnête, il fallait être un peu initié, voire carrément développeur, pour comprendre les tenants et aboutissants de cette nouvelle monnaie.

J’en percevais déjà les promesses : une monnaie libre, sans autorité centrale, sans banque ni frontière. Mais difficile d’imaginer alors une application concrète dans le quotidien d’un commerce local. Trop volatile, trop technique, trop éloignée des réalités comptables. Pour un professionnel, cela relevait davantage de l’utopie que de la solution viable. Il aurait fallu convertir les fonds manuellement, jongler avec les plateformes, expliquer au client comme au comptable pourquoi cette transaction ne ressemblait à rien de connu. Bref, à l’époque, seule une poignée de pionniers, souvent baignant dans l’univers du logiciel libre ou de la cybersécurité, osaient s’en saisir.

Et pourtant, quatorze ans après l’affaire des deux pizzas, les choses ont changé. En silence d’abord, puis de plus en plus visiblement, les cryptomonnaies s’invitent dans le quotidien. Dans les grandes villes, bien sûr, mais aussi dans les petits villages. Y compris ici, au cœur de la Provence.

Chez Ô Bulles Carrées, nous avons franchi le pas. Nous acceptons désormais les paiements en cryptomonnaie. Grâce à des outils simples comme Lyzi, nos clients peuvent régler leur bière locale, leur bouteille de vin, un savon artisanal ou même un sachet de Socca Chips, directement avec leur portefeuille numérique. Les fonds sont immédiatement convertis en euros, sans exposer ni le commerçant ni le client aux fluctuations du marché. Pas besoin de spéculer. Pas besoin de coder. Juste un geste, un scan, et le tour est joué.

Ce qui n’était en 2010 qu’un geste symbolique – échanger des bitcoins contre deux pizzas – est devenu une réalité tangible. Et dans ce glissement du fantasme à la caisse enregistreuse, il y a peut-être toute l’histoire du Web3 : celle d’une technologie qui, lentement mais sûrement, trouve sa place dans la vie réelle.

Alors, en ce 22 mai, on célèbre bien sûr le Bitcoin Pizza Day, cette drôle de journée où une monnaie numérique a rencontré une pâte garnie. Mais on célèbre aussi l’émergence d’un usage nouveau, plus fluide, plus libre, et plus proche de nos besoins quotidiens. Une crypto qui n’est plus réservée aux spéculateurs ou aux rêveurs, mais qui entre discrètement dans nos habitudes.

Et si, finalement, le vrai goût du terroir 3.0, c’était celui de la liberté d’échanger autrement ?
Chez nous, on le dit avec un sourire, une cannette de bière… et, pourquoi pas, un sachet de Socca Chips payé en BTC.

Ressource utile : https://bitcoinpizzaindex.net