Retour sur le 3ᵉ Salon de la Bière de Draguignan
Samedi 18 mai, les effluves de malt et de solidarité flottaient dans l’air du Jardin d’Anglès. Pour sa troisième édition, le Salon de la Bière de Draguignan, organisé par le Lions Club Doyen, quittait les murs du complexe Saint-Exupéry pour s’installer à ciel (presque) ouvert, au cœur de la ville. Une manière habile d’attirer les flâneurs du marché et les amateurs de mousse, profitant d’une météo mi-figue, mi-sirocco.
Dès 10h, une dizaine de brasseries artisanales locales avaient répondu à l’appel, et il faut dire qu’on ne faisait pas la fine bouche : du Luc à Fréjus, en passant par Figanières, Sillans, Carnoules ou Salernes, le terroir brassicole varois montrait toute sa vitalité… et sa diversité.
Chaque stand, une personnalité. Chaque mousse, une histoire.
On retrouvait ainsi Bozzzale, et son audacieuse recette à base de pain invendu — jusqu’à 30 % intégré dans le brassin ! Une initiative aussi ingénieuse que responsable, portée par son créateur Olivier Dauphin, aussi engagé dans la défense d’une filière transparente qu’il est intransigeant sur l’authenticité. Ici, pas de revendeurs grimés en brasseurs, mais du 1105Z en code APE, gage d’une vraie fabrication artisanale.

Le public, curieux, se laissait guider par ses papilles : romarin-citron, coing, pain, amertume florale ou force gourmande… la bière artisanale s’affirme décidément comme un univers de créativité sans cesse réinventée. Une mention particulière à Gekko, tout droit venu du Pays de Fayence (mais né en Écosse), et à la Brasserie d’Aqui, qui ont fait le choix éclairé de la canette pour protéger les arômes de la lumière : un parti pris technique devenu signature.
Et derrière la mousse, l’engagement : comme chaque année, les ventes de gobelets et les tickets de tombola ont été reversés à l’association Vacances Plein Air, permettant à des enfants de la Dracénie de partir en séjour.
Une bière pour la bonne cause : on boit (local), on rit (souvent), on soutient (toujours).
Pour ma part, j’ai rejoint le salon à la tombée du jour, vers 20h, après la fermeture d’Ô Bulles Carrées, histoire de trinquer avec les derniers résistants. La Brasserie d’Aqui de Nice, l’Aréna de Fréjus ou encore La Gaudinette de Sillans m’étaient déjà familières. Cette dernière avait d’ailleurs participé à la toute première édition du salon Millesimus du Thoronet, organisé en 2023 par notre association zythophile Le Cercle Arnoult & Hildegard.
Quant aux autres maisons — Moonshiners Kraft Brewery de Gonfaron (annoncée mais absente lors de mon passage), Gekko de Fayence, Varaï du Luc, L’Éclat de Carnoules, Tarvos de Salernes ou encore Bozzzale de Figanières — elles sont de longue date présentes dans les rayons de la boutique, et ce fut un vrai plaisir de les retrouver dans ce cadre vivant, vibrant et brassé d’humanité.
Moralité ? Sous le soleil (timide) de Draguignan, la bière coule de source… mais jamais sans conscience.
Le houblon a de l’avenir, et ici, il a trouvé racine.